C’est son avis « Conserver l’identité paysagère de notre territoire »
Jean-Paul Grunblatt est vice-président à la communauté de communes Côtes de Meuse-Woëvre et agriculteur à Lavignéville (Meuse). Sur cette petite région naturelle menacée par l’enfrichement, il participe à la mise en place d’un « plan paysage ».
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Après la vigne, la mirabelle
La Meuse était le premier département viticole français dans les années 1850. Le phylloxéra, la concurrence des vins du Sud, la guerre de 1914-1918 ont eu raison de cette activité. Puis des vergers de mirabelliers ont été peu à peu implantés sur notre secteur, aux reliefs de côtes si typiques.
Des vergers familiaux abandonnés
Un plan de relance arboricole a déjà été mis en place dans les années quatre-vingt. La filière est dynamique avec une coopérative fruitière, les Jardins de Lorraine, qui collecte mirabelles ainsi que quetsches, pommes, poires, cerises, pêches. Mais les vergers familiaux sont peu à peu abandonnés et les arboriculteurs professionnels arrivent à la retraite et ne sont pas remplacés.
La reprise de l’activité viticole est plus récente et concerne une quarantaine d’hectares.
Limiter la déprise
Les collectivités locales se mobilisent depuis plusieurs années pour limiter la déprise agricole et conserver l’identité paysagère des Côtes de Meuse. Deux communautés de communes travaillent ensemble sur un « plan paysage » : la nôtre et celle du Canton de Fresnes. Trente-quatre villages sont concernés. Nous collaborons aussi avec le Parc naturel régional de Lorraine, la chambre d’agriculture, la région Lorraine et le conseil départemental.
Etude financée
Ce plan paysage a été lancé suite à un appel à projet du ministère de l’Ecologie de décembre 2013. Son objectif est de prendre en compte l’évolution du paysage afin de l’intégrer dans un aménagement durable mais aussi de développer un cadre de vie de qualité. Il nous a permis de financer l’étude « diagnostic » et un programme d’actions.
Discussions avec les habitants
Deux missions ont été confiées aux étudiants de l’ENSAIA (1), sur les enjeux économiques et professionnels de la filière fruits et la perception par les habitants de son impact sur leur environnement. Un bureau d’études paysager a ensuite travaillé sur le plan proprement dit. Des réunions de sensibilisation et de concertation ont également été organisées avec les habitants afin de débattre des problématiques, mettre à jour des solutions conciliant impératifs économiques et environnementaux. La difficulté étant d’impliquer les acteurs locaux dans une démarche transversale.
A taille humaine
Un document de synthèse très complet nous a été rendu fin décembre, recensant les pistes de travail : échanges fonciers, primes au replantage. A nous de faire des choix pour décider des actions prioritaires. Sachant qu’il y a sur le terrain des personnes moteurs, des forces vives sur lesquelles s’appuyer. A l’heure de la grande région, nos structures restent à taille humaine.
(1) Ecole nationale supérieure d’agronomie et des industries agroalimentaires, Nancy.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :